vendredi 18 septembre 2020

Souvenirs, souvenirs...

 En glandouillant sur Internet je suis tombé sur le blog de Selene: 

https://martin-kuettner.de/

Selene est un bateau Allemand que nous avons rencontré à la Dominique au printemps dernier.

C'était même notre plus proche voisin du mouillage de Portsmouth.

Martin, le skipper avait un drone et avait l'air plutôt habile à s'en servir.

J'ai retrouvé une de ses vidéos où on voit notamment le mouillage où nous avons passé tant de temps avec nos copains tout autour...

On y voit aussi plein de trucs que nous avons vécu là-bas, comme les premiers "Jeux Olympiques Nautique de la Dominique".

C'est peut être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup.

Sniff....





Au passage, à cause du virus Martin et Claudi sont restés naviguer une année de plus dans la Caraïbe, les pauvres, quel calvaire!

mercredi 5 août 2020

Ça fait un an, pile!

Il y a un an, le 5 août au matin, on quittait Port Rhu pour effectuer notre tour de l'Atlantique.
Il faisait triste et gris, Bleuenn ne voulait pas partir, on était pleins de doutes...
Heureusement, la suite fut bien plus heureuse.
Il s'en est passé des choses depuis!



 Excusez les tremblements, c'est Bernard qui pleure ;-)


Ben voilà, Pikou Panez est de retour à sa place.


dimanche 2 août 2020

3 semaines de petite croisière pour terminer l'affaire...

Comme on a du temps avant de reprendre le boulot et que le bateau ne peut retrouver sa place à Port Rhu qu'à partir du 1er août, eh bien on est parti se balader trois semaines.
L'idée c'était de descendre sur la côte nord Espagnole (Cantabrie et Asturies), mais là encore à cause du maudit viwus (que l'on appelle ici "la COVID-19", c'est moins bien que dans les îles...), nous avons changé nos plans.
Nous avons donc repris le bateau le 7 juillet.
Je l'avais laissé sur une bouée à Cap Coz, à cause du temps dégueulasse j'étais même rentré à la maison...
Nous voilà donc repartis et voici ce que l'on a fait, Agnès et moi, Bleuenn ayant refusé catégoriquement de remettre ses pieds sur le bateau qui pue.

- les 7 et 8 juillet: mouillage à la Chambre au Glénan, puis à Penfret.
- le 9 à Port Manec'h
- le 10 à Groix, au mouillage des sables Rouges
- les 11 et 12 au port d'Etel
- les 13 et 14 à Belle Île au mouillage de Port Kerel
- les 15 et 16 encore à Belle Île, à Port An-Dro
- le 17 retour sur le continent à Suscinio (Sarzeau)
- du 18 au 21 à l'île d'Yeu dans l'anse des Vieilles
- du 22 au 24 à Hoedic, d'abord au mouillage devant le port de la Croix puis à Beg er Sennerion
- les 25 et 26 à port Haliguen, devant la plage du Castero
- le 27 de retour à Cap Coz, où Agnès débarque
- le 28 tout seul à Sainte Evette
- le 29 de retour à Douarnenez, le petit Pikou retrouve sa place de Port Rhu

La Chambre depuis Saint Nicolas, avec un temps superbe

Un château sur l'Aven avec un temps moins superbe

Les sables rouges à Groix

Le Pikou jaune à Etel

Magnifique Port Kerel à Belle Île

à Port An-Dro c'est pas mal non plus...

Le château de Suscinio à deux pas du mouillage du même nom

La Meule à l'île d'Yeu

Décidément, encore un château!

Ça c'est le port de la Croix à Hoedic

Un truc tout à fait étonnant sur Hoedic...

Grain à Port Haliguen

La Plate et la Vieille en passant le Raz de Sein sous un temps de curé

Voilà.
Pendant cette petite croisière, nous avons rencontré Violaine, Victor et Swan sur Yoalla. Ce sont aussi des Douarnenistes et leur projet est de partir l'été prochain vers les Antilles. Je les envie bien...

Nous avons aussi fait la connaissance de Jacques sur Enjoy.
Ce gars étonnant s'est fabriqué tout seul un cotre de 13 mètres avec lequel il a fait le tour du monde, de 2012 à 2019 en passant par les 3 caps.
A côté on fait figure de petits plaisanciers du dimanche!

Last but not least, nous avons enfin revu Luca!
Le bateau de Marc, Fiona et leur enfants est parti comme nous pour une boucle Atlantique depuis l'été dernier.
Nous ne les avons croisés que deux fois: la première à Porto Santo alors que j'étais seul sur Pikou, la deuxième fois à la Graciosa, en vitesse au cul du bateau.
Il aura fallu attendre les derniers jours de leur voyage à Hoedic (parce que eux, ils ont fait la transat retour), pour que nous nous rencrontrâmes enfin...
On les a invité à bord pour un apéro en règle, on avait tellement de choses à se raconter!

jeudi 2 juillet 2020

Un petit tour et puis on rentre...

Je suis parti tout seul de Tréboul, mardi 16 juin au petit matin...
Avec le beau temps et la sévère pétole, je n'ai presque fait que du moteur jusqu'à Sainte Evette.
Nuit à la bouée bien tranquille...

Au mouillage pépère de Ste Evette. Le Bébert Rassi derrière c'est celui de Yann Cariou, commandant de l'Hermione.


Départ le lendemain vers 13 heures pour une fantastique traversée de la baie d'Audierne sous GV + gennaker sous un souffle de vent (6-8 nœuds).
Au moment de remettre au moteur devant Penmarc'h, un problème de désamorçage du circuit d'eau de mer m'a bien pourri la vie...
Réparé deux heures après, je ne sais pas trop comment.

Qu'il est beau mon gennaker!


Arrivée au mouillage devant l'île du Loch en soirée, après avoir embouqué pour la première fois le chenal des Bluniers (c'est trop fastoche).
Seconde nuit à la pioche au nord de l'île Cigogne.

Échouage à l'île du Loch, sous la grisaille

Troisième nuit sur une bouée du mouillage de la Pie.
Fait la connaissance de Céline et JB de "Titi" que j'ai invité à bord pour un apéro qui va bien. Il reste encore quelques cubis de rhum de la Martinique dans les fonds...

A la Pie, quand il faisait encore pas trop dégueulasse. Le lougre Corentin à gauche.


Nuit agitée avec le temps devenu épouvantable (pluie, clapot pénible et 33 noeuds de vent).
Départ le lendemain vers 15 heures et arrivée 1h30 plus tard à Cap Coz où j’ai amarré le bateau à la bouée 611.
J'ai débarqué le lendemain, rangé l'annexe chez les beaux parents et suis rentré à la maison. Le bateau restera à la bouée jusqu'à ce que le temps s'améliore, ce qui n'est pas prêt d'arriver...

Pikou Panez sur sa bouée au Cap Coz

mardi 2 juin 2020

On ne va pas se laisser abattre: Et hop, une virée à l'île de Sein!

Ben oui, le beau et grand voyage est bien derrière nous...
Mais comme il fait incroyablement beau en Bretagne, qu'on a du temps pour nous et que le bateau ne demande qu'à repartir, eh bien zou: on est parti faire un tour à l'île de Sein.
Quelle aventure quand même!
On est parti dimanche matin de Tréboul.
Avec la pétole on a mis cinq heures et demi (ce sera pareil pour le retour le lendemain).
Comme on a un bi-quilles, on a pu mouiller là où il n'y a pas trop d'eau, vers le quai les Francais Libres.
le bateau s'est tranquillement échoué à la marée basse du soir et celle du lendemain.
Nous avons fait une petite promenade à terre, pris l'apéro réglementaire dans le cockpit, mangé une tartiflette en boite bien dégueulasse (les restaurants sont encore fermés) et dormi sur le canot (oui j'insiste, je dors beaucoup mieux sur mon bateau qu'à la maison).
La vie des grands aventuriers est ainsi faite...



Le fameux Men Brial

Les maisons et les "vinojennoù"

Le quai des Paimpolais

Attroce! Je viens de passer d'une eau de 28°C à 14°C

Ce n'est ni une frégate, ni un pélican, ni un paille en queue... Qu'est-ce donc?

Comme dans les Antilles, Pikou Panez est souvent le plus beau bateau du mouillage...

vendredi 29 mai 2020

Le petit bilan qui va bien

Pendant des années, quand je rêvais à mon voyage, j'ai lu les blogs des autres.
A la fin de toutes ces boucles Atlantique, quand les bateaux étaient revenus il y avait souvent un article qui dressait le bilan de l'année écoulée...
Ces bilans m'ont souvent impressionné par les chiffres vertigineux annoncés...

Voici donc le notre, plus modeste et moins impressionnant, qui retrace nos neuf mois de voyage:

- 275 jours de voyage, donc
- 5500 milles parcourus
- environ 250 heures de moteur
- 26 nuits en mer
- 8 pays visités seulement (Espagne, Portugal, Cap Vert, Barbade, Grenade, St Vincent, Ste Lucie et la Dominique).
- 21 îles (les Glénan, Porto Santo, Madère, la Graciosa, Lanzarote, Gran Canaria, Tenerife, Sao Vicente, Santo Antao, la Barbade, la Martinique, Ste Lucie, Bequia, Canouan, Tobago Cays, Mayreau, Union, Carriacou, Grenade, St Vincent, la Dominique)
- 58 escales comprenant 42 mouillages et 16 ports ou marinas
- environ 8 gros poissons pêchés (dorades coryphènes, thazar et carangue)
- 3 avaries (GV délaminée, cadène de sous barbe cassée, moteur de guindeau charbonné)
- environ 7 litres de rhum et 600 bières, il n'y a pas de quoi être fier...
- ...

Voilà, il n'y a plus qu'à digérer tout ça, retourner au travail et rêver au prochain grand voyage dans quelques années certainement...




vendredi 22 mai 2020

Le retour à Douarnenez

Voilà, c'est bel et bien fini.
Nous sommes de retour à la maison depuis le 6 mai.
Notre bateau est arrivé à Brest le 18 mai après avoir traversé l'Atlantique sur le pont d'un cargo.
A peine remis à l'eau je l'ai ressorti pour caréner à la Marina du Château.
Mercredi, j'ai fait la navigation tout seul, de Brest à Douarnenez, comme je l'ai déjà fait si souvent...
Après exactement neuf mois et demi, Pikou Panez est revenu à son port d'attache.
On peut dire que la boucle est bouclée, même si ce n'est pas la façon dont on l'imaginait et si ce retour prématuré laisse un goût un peu amer...

Un petit bilan ce cette presque année de voyage suivra bientôt.

Voilà, le petit Pikou est de retour chez lui.. "Echu eo an abadenn!"


PS: si certains regardent la position satellite, ils verront en ce moment Pikou Panez en pleine transat retour. Eh bien c'est pas lui!
On a prêté notre appareil Garmin Inreach à nos copains de Sirius qui étaient en panne de téléphone satellite...

mardi 5 mai 2020

Le rapatriement

Ben oui, il s'agit plus d'un rapatriement sanitaire que d'un retour à la maison!
Hier soir, notre petit Pikou Panez a été chargé sur le gros MV Suomigracht.
Ce soir, nous prenons l'avion pour le retour en métropole.
Nous serons rentrés exactement 9 mois après le départ de Douarnenez, le 5 aout dernier.
Ce maudit viwus nous aura quand même volé trois mois de notre voyage...


C'est qui qui fera pas de transat retour, hein?
Petit Pikou dans les airs et dans la nuit...
Un truc marrant pour finir: au printemps dernier, pendant la préparation du voyage, nous avons rencontré Virginie et Nicolas de Foufou Gongon. Ils sont partis de Port la Forêt deux mois après nous et n'ont cessé de nous suivre sur le même parcours sans que l'on se voie jamais.
Il y a presque un mois nous avons appris leur départ en transat, depuis les Canaries.
Eh bien nos amis sont arrivés hier aux anses d'Arlet, alors que nous partons ce soir en avion!
On ne pourra pas se voir, bouhhhh...


mardi 21 avril 2020

Comment que c'est qu'on rentre à la maison?

Bon, d'abord il faut dire que tout le monde ne rentre pas.
Nous avons rencontré des bateaux ici à Portsmouth comme ailleurs, qui ont un autre programme:
Il y en a qui attendent tranquillement que la crise du maudit viwus passe et qui continueront leur voyage ensuite.
D'autres vont descendre abriter leur bateau à Grenade ou à Trinidad pendant la saison cyclonique et poursuivront ensuite vers l'ouest de la Caraïbe ou le Pacifique...
Encore d'autres se sont arrêtés ici en Martinique ou ailleurs et n'ont pas l'intention de revenir en métropole.

Nous on fait partie de la catégorie des couillons qui s'en vont et qui n'ont pas le choix.

Pour rentrer, nous avons envisagé trois options:

Option numéro 1:
Agnès et Bleuenn prennent l'avion et sont de retour au plus tard fin mai pour qu'Agnès puisse faire sa garde début juin.
Moi je reste tout seul avec le bateau, je cherche des équipiers et je me tape la transat retour via les Acores, jusqu'à Douarnenez.
Ça c'était le plan de base, nonobstant ce maudit viwus!
Ce qui change:
- Le carénage et la préparation du bateau sont impossibles, les chantiers et shipchandlers sont fermés.
- L'avitaillement est aussi plus compliqué à faire.
- Pour éviter de tomber malade en mer, une quatorzaine d'isolement pré-transat est nécessaire.
Ensuite, il y a trois semaines de mer jusqu'aux Acores et presque deux de plus jusqu'à la Bretagne, ca fait environ 7 semaines de mer...gloups!
- Les Acores étant fermés, l'escale se limite à un avitaillement express et il faut repartir...

Ben oui, Martinique Douarnenez à la voile, c'est pas de la tarte!



Option numéro 2:
On descend le bateau à Grenade, on le met au sec dans un chantier et on prend tous l'avion pour rentrer.
Au printemps prochain, je reviens prendre le bateau avec des équipiers et le convoie jusqu'à Douarnenez.
Mon très gentil chef me laissera t'il partir à nouveau deux mois après mon année sabbatique?
C'est pas sûr...

Illustration de l'option 2 avec le chantier Clarke's Court. Hog Island est juste à côté!


Option numéro 3:
Un cargo supplémentaire vient d'être affrété par Sevenstar.
(Cette compagnie est spécialisée dans le transport de yachts par cargo)
Ce cargo part du Marin à la Martinique et arrive à Brest même.
Donc on charge le petit Pikou Panez dessus et nous on rentre en avion et puis voilà, ''mad pell 'zo'' comme on dit en Bretonie.
De retour à Brest, je n'aurai pas très long à faire pour regagner Douarnenez...(30 milles contre 3400 milles d'une transat retour!)

Sans surprise c'est la troisième option que nous avons choisi.
C'est de loin la plus sûre, mais aussi la plus coûteuse... Maudit viwus!

Ben oui, on va mettre le petit Pikou Panez sur ce gros cargo...

Une fois la décision prise, nous sommes parti un peu précipitamment de notre belle prison dorée de Portsmouth anchorage.
Les copains du mouillage  nous ont fait une belle surprise en organisant un apéro dinghy au cul du bateau pour notre départ.
C'était trop émouvant, merci les copains!

Bouhhh, merci les copains 😭😭😭

Nous nous trouvons maintenant au mouillage à la grande anse d'Arlet, un endroit que l'on ne connait pas du tout...
On regrette beaucoup la Dominique, mais on s'est dit qu'ici ce n'était pas le pire endroit pour faire la quatorzaine de confinement que l'on nous impose avant de mettre le bateau sur le cargo.


lundi 13 avril 2020

Confinons dans la lenteur et la contemplation

Bon, rappelons les faits:
Notre fantastique épopée nautique et familiale s'est arrêtée le 26 mars, date à laquelle les mesures de confinement, le couvre-feu et autres fermeture du territoire se sont mises en place à la Dominique.
Même si on ne fait strictement rien depuis un moment, on a eu le droit à notre article en pleine page du Télégramme, oui madame!
Article 1
Article 2
Qu'est-ce qu'on est fiers! Enfin surtout moi...

Alors quoi de neuf depuis la dernière fois?
Eh bien pas grand chose.
C'est Pâques et on a le droit à 4 jours de couvre-feu total.

Voici donc comment se passe une journée type de "total lockdown" sur Pikou Panez:
Lever à 7 heures.
Petit déj' dehors avec le pain du bord en écoutant les vacations radio du matin.
Un petit peu de "geekage" ensuite car nous avons du réseau et même du wifi à bord.
On checke les mails, Whatsapp et Marine Traffic, on prend des nouvelles des copains.
Bleuenn se met à son CNED, un petit peu, quand elle n'a pas la flemme.
Préparation du repas du midi, toujours fin, gouteux et varié (c'est moi qui cuisine).
Nous déjeunons dans le carré parce que dehors il fait un peu chaud.
La petite sieste qui suit est souvent appréciée.
Après il y a un peu de travail: re-CNED éventuel, grattage de la coque, polissage des inox, amélioration du taud...
Ensuite, c'est l'heure du bain: cabrioles au bout du tangon, plongeons "spontus", observation des langoustes et poissons tropicaux sous le bateau.
Mine de rien il est bientôt 18 heures et c'est l'heure de l'apéro!
Heureusement, nous avions prévu un avitaillement assez sérieux en bière (Lorraine, Kubuli, Presidente, Carib, Stag, Hairoun...) et en rhum (JM, Trois Rivières, Depaz et Clément)
En ces temps difficiles, il ne faudrait pas se retrouver à court...
Nous dinons assez frugalement vers 20 heures, dans le cockpit ou dans le carré, selon l'humeur.
On se fait souvent un film sur l'ordinateur en soirée.
Au lit vers 21h30 pour ma part (eh oui, même en temps normal, le plaisancier se couche avec les poules!)

Voilà, ça se passe à peu près comme ça...
Quelqu'un a dit que le voyage en voilier c'était l'éloge de la lenteur et de la contemplation méditative.
Je crois qu'en ce moment, on commence à bien comprendre le truc!

Sinon, nous réfléchissons à une solution pour le retour du bateau et de l'équipage.
Soit on met Pikou Panez sur un cargo qui part de la Martinique vers Brest, nous on rentre en avion.
Soit Agnès et Bleuenn prennent un avion fin mai et moi je fais la transat retour avec un skipper professionnel.

Vous aurez la réponse dans un prochain billet logiquement intitulé: "comment que c'est qu'on rentre à la maison?"

On a mis Gédéon en figure de proue
Bleuenn ''chille'' dans le hamac
Après le CNED, le petit réconfort
Le paysage du soir, quand tout est calme
Notre ''prison dorée'', vue de la plage
Sortie à Portsmouth, en toute décontraction (quand on peut aller à terre)

PS: La petite devinette du jour: qui est capable de dire de quelles îles/pays viennent les bières susnommées?
C'est pour vous faire voyager un peu...

dimanche 29 mars 2020

Maudit viwus !

Je crois que pour cette fois, il faut laisser de côté le ton léger et badin de ce blog.
L'heure est grave, nous sommes nous aussi rattrapés par le maudit viwus!

Au début, quand on est arrivé à la Dominique, c'était parfait.
On en a bien profité la première semaine, c'était trop chouette.
Puis chaque jour, des signes ou des événements ont conduit à dégrader peu à peu la situation.
Ça a commencé par la fermeture du restaurant Madiba, le lendemain de l'anniversaire d'Agnès, ouf!
Quelques jours après, le premier cas est arrivé.
On a ensuite vu des locaux porter des masques dans la rue.
La tension est devenue palpable: certains changeaient de trottoir à la vue des touristes...
Un équipage Suisse d'un bateau voisin s'est même fait "traiter" au marché!
Un deuxième cas est apparu.
Quelques commerces ont commencé à filtrer leurs entrées, d'autres ont fermé.
Les liaisons maritimes inter-iles se sont arrêtées un moment.
Les écoles ont fermé.
Le nombre de cas a été porté à 7 puis à 11. Là, les choses se sont accélérées.
Les rassemblements de plus de 10 personnes sont devenus interdits.
Les parcs et sites nationaux ont fermé.
Les frontières du pays sont fermées depuis jeudi, plus de liaisons aériennes ni maritimes.
Avant hier, une dame du ministère de la santé est venue voir les gentils navigateurs.
Elle nous a dit qu'on ne devait plus descendre à terre.
Seul le ponton, la plage et l'accès au point d'eau étaient permis.
Pour le reste, les bateaux devaient obligatoirement faire appel à leur boat boy pour les courses, l'essence et tout ça...
Pour finir, le pompon sur la Garonne: hier soir samedi, le couvre feu a été annoncé jusqu'à lundi.
On ne peut même plus sortir de son bateau pour aller voir les copains du mouillage!
Même se baigner au cul du bateau, c'est limite!
Nous voila bien!

Alors qu'est-ce qu'on fait?
Eh bien on s'organise.
Les américains ont créé une diffusion quotidienne sur la VHF, c'est le "Net for Cruisers".
Tous les matins à la vacation il y a plein d'info sur le maudit viwus, la météo, les activités et divertissements (quand c'est permis), l'organisation pour l'avitaillement, les trucs à vendre et tout ça...
Ils sont trop forts ces américains!          
Le Net est même traduit en français et en espagnol par un navigateur Suisse troglodyte (enfin polyglotte, je veux dire).
Jusqu'au couvre feu on avait encore quelques activités: visite entre bateaux, baignades, drifting apéro, pêche pour certains, échange de films et livres électroniques...
Les boat boys de l'asso PAYS passent régulièrement voir les bateaux et se plient en quatre pour rendre tous les services possibles.
Ils sont aussi vraiment trop forts les gars de PAYS, certainement les meilleurs boat boys de toute la Caraïbe!

Voilà, on ne peut plus partir, il n'y a plus de vols pour rentrer et la situation en Martinique ou Guadeloupe n'est pas meilleure qu'ici...
Plus qu'à attendre...
Maudit viwus!


Ça c'est une jolie plage tout près du mouillage, quand on pouvait encore se promener... (Cabrits National Park)
Cette batterie de canons a été mise en place pour les mesures de confinement. Personne ne rentre ni ne sort de Prince Rupert bay!
Dans mon monde à moi, il n'y a que des confinés. Ils mangent des arcs-en-ciel et il font des cacas papillons!
Le bâtiment de l'association PAYS et la plage, bien vide...
Anthony, qui sert le catamaran Acajou
Un intrus au mouillage, Chargez !!! (Titus fait le tour des gentils bateaux)
Ah oui, un drifting apéro c'est ça: on rassemble les dinghies et on se laisse dériver en picolant! (c'est très américain)

dimanche 22 mars 2020

La Dominique, en tous chemins en tous lieux

Nous sommes partis de Saint Pierre le samedi 14 mars.
Inutile de préciser qu'il était absolument impossible de prendre la mer la veille, un vendredi et vendredi 13 de surcroit.
C'est pas que l'on soit superstitieux mais nous naviguons avec Cédric d'Acajou qui est officier de marine marchande et qui ne plaisante pas avec ces choses là, mes petits lapins!
Bref, nous sommes partis de bon matin pour une navigation de 55 milles jusqu'à Portsmouth, au nord de la Dominique.
Acajou nous mettra une belle raclée en arrivant une bonne heure avant nous.
Kae, un autre bateau copain parti plus tard arrivera dans la soirée.
Ce qui est chouette à Portsmouth c'est l'association des boat boys PAYS (Porstmouth Association Yacht Services).
Quand un bateau arrive, il est servi par un boat boy qui devient l'unique intermédiaire pour tous les services que demande le bateau jusqu'à son départ.
L'association Pays propose des bouées, du bateau-taxi, de l'avitaillement, des visites à terre (les boats boys sont aussi des guides officiels), des barbecues sur la plage, etc...
La nuit il y a même des rondes pour surveiller le mouillage et rassurer les gentils plaisanciers.
Notre boat boy à nous c'est Antony.
Au début, il fait un peu peur avec sa gueule de fumeur de ganja mais en fait il est très gentil.
Avec lui, nous avons visité la fameuse rivière Indienne (encore un lieu de tournage de Pirate des Caraïbes).
C'est un gars passionnant et intarissable sur la faune et la flore de son île (on a vu des perroquets!)
Il nous a raconté le passage de Maria, le dernier cyclone qui a ravagé l'île il y a trois ans.
Ça fait froid dans le dos de la peur...
Mardi on s'est fait un restau pour l'anniversaire d'Agnès.
Mercredi on a loué un mini van pour trois jours avec les copains d'Acajou.
Avec notre vaillant Mitsubushi L300, conduite à gauche, nous avons bien sillonné l'île.
Dans le désordre, on a découvert des cascades fabuleuses, on s'est baigné dans des rivières et des bassins fraichants, on a randonné dans la forêt tropicale humide, on a reniflé les sources sulfureuses, on a crapahuté sur les rochers rouges, on a visité une chocolaterie et puis on est rentré au bateau, bien fatigués.

Et le Coronavirus dans tout ça, se demandent certainement les plus chafouins?
Eh bien même pas mal!

En fait on a eu un bol incroyable jusqu'à maintenant:
On a quitté la Martinique juste avant les mesures de confinement.
Ici à la Dominique il n'y a pour l'instant aucun cas de coronavirus et aucune restriction n'a été mise en place.
C'est sans doute la dernière île de la Caraïbe dans ce cas.
Donc, on peut faire à peu près tout ce que l'on veut et la vie se passe normalement.

Pour être honnête, on sent quand même un peu de tension.
Les bateaux au mouillage se regardent un peu de travers (surtout qu'il y a pas mal d'américains, déjà peu avenants en temps ordinaire...)
L'autre jour, au restau, on sentait la patronne excédée par une table de français et d’italiens en bateaux de location (donc fraichement arrivés en avion).
Le restaurant a fermé le lendemain.
Quand un nouveau bateau arrive au mouillage il est hué et on lui lance des pierres (je déconne... on ne le fait pas... parce qu'on a pas de pierres à bord!)

Bref, on est quand même beaucoup mieux là qu'à Meulun (au hasard, il parait que les cafés gourmands y sont fameux, mais flûte les cafés sont fermés...).
Après, on ne sait pas quand on pourra quitter la Dominique, mais c'est pas grave, on est pas pressé et on y est bien...


Coucher de soleil qui envoie du bois à Prince Rupert Bay. (Toujours pas vu le rayon vert, sinon)
La maison de la sorcière sur l'Indian Rivière.
Antony, notre boat boy qui fait peur sur l'Indian Riveur.
Au restaurant avec nos copains d'Acajou
Une famille de gentils touristes français découvre les merveilles naturelles de la Dominique 
Vous pensez que cette photo a été retouchée? Vous avez raison (Red Rocks)

A Calibishie, on débite de la Daurade Coriphène au cul du pick-up.
Middleham water falls (les chutes du milieu du jambon?)
Allez, à la vôtre les confinés! (le 17 mars, la Saint Patrick et anniversaire d'Agnès)