lundi 23 septembre 2019

Madère - semaine 1

Voila pile une semaine que Pikou Panez est à Madère.
Alors que s'y passe t'il donc?

Tout d'abord, on peut dire que quand on y arrive en bateau, il n'y a pas beaucoup d'endroits où se poser.
Le nord de l'ile est presque impraticable.
Dans le sud, il y a quelques mouillages mais pas beaucoup et quelques ports pas plus nombreux...
Il y a par exemple la marina de Funchal, petite et bondée ou celle de Quinta do Lorde où il y a plus de place mais qui est loin de tout...
C'est dans cette dernière que je me suis arrêté, mais attention, on y est très bien!
Il faut comprendre que l'intérêt de Madère c'est surtout l'intérieur de l'ile, son relief, ses paysages, ses sentiers de randonnée (les fameuses levadas), son "poncha regional'' et son immanquable musée "Christiano Ronaldo".

Pèle-mèle, un petit florilège de photographies rafraichissantes:

Cherchez le petit bateau jaune à la marina Quinta do Lorde...

Vue du Pico do Facho: Caniçal, Quinta do Lorde et la pointe de Sao Laurenço

Les copains au mouillage de la Baia d'Abra

Hier c'était les élections législatives régionales. C'est Miguel mon préféré qui a gagné! Quel panache, ce Miguel!

La statue de Ronaldo devant son musée. Les parties ''claires'' sont là où les gens posent les mains pour porter chance...

Ceci est une levada
Ceci une autre...

Et on peut y voir ça...
C'est qui l'âne qui a dit qu'il n'y a pas de plage de sable à Madère?


lundi 16 septembre 2019

Porto Santo

Bon, au bout d'un moment il faut se faire violence: j'ai passé une semaine entière à Porto Santo où j'ai bu des bières, marché beaucoup, découvert l'ile, me suis baigné et aussi bu des bières (à 1,50€ la presque pinte de "Coral", c'est pousse au crime), mais jamais je n'ai trouvé une seconde pour entretenir le blog.
Donc voici: alors que je me trouve en ce moment posé à la tranquille marina "Quinta do Lorde" de Madère, je me résouds à raconter ma semaine formidable.

Pour faire court: Porto Santo, c'est juste à côté de Madère, mais c'est très diffèrent.
L'ile est petite, relativement peu montagneuse, plutôt aride avec peu de végétation et possède une plage de sable de 7 km (à Madère, niveau plage de sable naturel, c'est queue-dalle).
Quand on y arrive en bateau, c'est soit la marina qui est petite et quelconque, soit le mouillage devant la plage qui est vachement bien.
Bien évidemment, c'est là que j'ai choisi d'y planter ma pioche par 5m de fond, dans une eau à 23°C parfaitement transparente.
Pour mémoire, à Cascais elle était à 17°C...
Tout autour au mouillage, ce ne sont que des bateaux de voyage: pas mal de bretons, mais aussi des français, des belges, suédois, gallois...
Tous ces bateaux qui viennent de loin et qui vont au minimum jusqu'aux Antilles ou jusqu'au Pacifique pour certains...
Eh bien ça déjà, moi ça m'épate!
Les contacts se font rapidement entre les enfants qui jouent dans l'eau, passant d'un bateau à l'autre, ou les parents qui se rendent visite en annexe (t'aurais pas une clé à bougie pour mon hors bord qui déconne?).
Il ne faut que quelques jours pour connaitre toute la petite vie du mouillage avec ceux qui partent et d'autres qui arrivent.
J'ai raté la soirée brandade de morue sur "Moussepic", j'étais déjà invité sur le cata de mes copains "Pegasus".
Mais Porto Santo ce n'est pas que ça: pendant mon séjour, j'ai eu de la chance, c'était le festival Christopher Colombus.
Parce que le navigateur, il a épousé la fille du gouverneur de l'ile et séjourné ici, alors autant dire que c'est une star incontournable, encore plus que Ronaldo à Madère.
Bref, on a eu le droit au débarquement du gars depuis sa caravelle sur la plage, à des reconstitutions de batailles en armes qui font peur, à des courses de chevaux d'époque (pas vu la différence avec ceux de maintenant), le tout agrémenté de ripaille au cochon grillé et flots de SuperBock, la bière de l'époque ça ne se discute pas.
A part ça, à Porto Santo il y a aussi de chouettes balades à faire, entre le littoral assez escarpé avec des roches zincroyables et les collines de plus de 500m pelées ou plantées de cactus et de pins... eh ben moi je vous dis que c'est top.

Un seul regret pendant cette semaine formidable: je n'ai pas pu faire de kite, malgré les 7 km de plage.
D'aucuns diraient que j'ai passé trop de temps à l'apéro sur les autres bateaux mais c'est même pas vrai: Le vent était trop off shore, et quand c'est off shore, c'est mort (comme dit Brice).
Je me rattraperai aux Canaries...

Le mouillage, vu d'en haut
Jardin local: broussailles, cactus, bougainvilliers et palmiers (ça change des hortensias à la con)

La fête à Christopher Colombus, on le reconnait bien avec ses lunettes en bois!
C'est vraiment très joli

Ça aussi, dis-donc!

C'est pas moche non plus...
Lundi, une semaine après, je vire ma pioche de ce mouillage qu'il était bien et regagne Madère, à 30 milles de là.
J'y reste encore une semaine en attendant l'arrivée d'Agnès et Bleuenn...

mardi 10 septembre 2019

''All is Lost'' ou ''Seul en Mer''

Ici je raconte comment j'ai survécu de justesse à une traversée de 500 milles tout seul en mer en surmontant de graves avaries et en affrontant les éléments déchainés à la façon de Robert Redford dans le film en question, mais en bien plus spectaculaire et avec un dénouement plus heureux, sacré Robert.

Je suis donc parti tout seul de la Marina de Cascais vendredi 6 septembre à midi avec des bonnes prévisions météo de mon routeur Michel.
Le but est de rejoindre Porto Santo à environ 500 milles de là...

1er jour: après un bord de travers puis de largue pour m'éloigner de la côte, le soir je me mets presque en ''plein cul'', avec la configuration de voile qui va bien: le fameux génois tangonné assorti de sa trinquette.
(Je vais faire 230 milles comme ça, presque sans rien toucher)
La nuit tombe, un repos de 30 minutes, puis un petit ''check'' de 10 minutes et ainsi de suite jusqu'au matin suivant - pas de problème.
Je fais 143 milles les premières 24 heures.

2eme jour: c'est tout pareil jusqu'à midi. Ensuite j'oblique ma route et me mets sous GV et génois. Il n'y a quasiment personne en mer, juste un tanker ou deux.
Le seul bateau que je vois est ''Vida", un voilier danois avec lequel je naviguerai jusqu'à l'arrivée. 
Je fais 135 milles pour cette deuxième journée.

3ème jour: Je trace à bloc pendant la nuit et dépasse Vida.
Le matin, je joue avec les réglages du pilote automatique et ouah bam (oui, j'aime bien dire ouah bam), 10 minutes  après, sur un surf j'empanne violemment. Pas trop de dégât, juste ma barre qui est un  peu tordue...
Un peu refroidi, je passe sous génois seul.
Même si je viens de faire 166 milles depuis les dernières 24 heures, là ça n'avance plus et je n'arriverai pas avant la nuit.
Je renvoie ma GV avec un ris.
Peu après, re-ouah bam, encore un empannage sauvage, puis encore un troisième...
Moi, un peu con je finis enfin par comprendre que ce sont les réglages du pilote qui m'ont foutu dedans!
Je coupe donc ce connard de pilote qui continue à faire n'importe quoi et me mets à barrer à la main.
Tout seul c'est long... pas moyen d'aller se faire à manger ni même d'aller pisser...
Au bout d'un moment, fatigué, avec le crachin qui arrive et la crainte de louper "plus belle la vie'' ce soir, je n'y tiens plus, j'affale tout et me mets au moteur.
Un peu avant d'arriver sur l'ile, j'ai droit à un spectacle de dingue: des pétrels viennent voler juste à côté du bateau, puis un troupeau de dauphins tachetés reste tellement prés que j'entends leurs cris sous l'eau et enfin une baleine (un gros truc de bien 15 mètres avec une petite nageoire dorsale) me passe juste devant!
7 heures plus tard, j'arrive juste à la nuit tombée au mouillage de Porto Santo.
J'ai quand même raté plus belle la vie, mais c'est pas grave.
Je me fais inviter sur le bateau de Pierre-Yves et Yohann, déjà là, pour un apéro en règle.

495 milles parcourus en 3 jours et 9 heures soit 6,2 nœuds de moyenne. Ouf!
Alors Robert, ça t'en bouche un coin? et puis j'ai encore mon bateau, moi...

C'est plutôt du beau temps
En mer, faut pas se laisser faire: un véritable ''poulet Glénan'' (les connaisseurs apprécieront)


Une petite vidéo pour montrer qu'à part une main gauche, moi je n'ai vu personne:




vendredi 6 septembre 2019

Cascais - Lisbonne

Bon, ça fait quand même 4 jours sans publier de billet.
Il est temps de donner des nouvelles pour contenter nos très nombreux lecteurs: on arrive a plus de 30 visites par jour, c'est vertigineux!
Voici donc la suite de notre voyage:

On quitte le mouillage de Peniche le 1er septembre dès le lever du jour.
Il faut gagner Cascais qui sera notre dernière escale au Portugal.
Un vent de nord 18-22 nds est prévu pour cette navigation de 50 milles.
Quatre autres bateaux partent exactement au même moment que nous et vont dans la même direction:
- Guardian Spirit, un gros Moody 45 anglais
- Heart of Gold, un Allures 45.9 américain
- Pegasus, le catamaran de Cédric et Anne-Sophie
- Aya, un Sun Odyssey de 45 pieds environ, pavillon russe.

Évidemment, chacun se surveille et on se tire un peu la bourre.
Eh bien qui c'est qui gagne?
C'est le petit Pikou Panez qui arrive au mouillage une heure avant le second!
On se souviendra (surtout Bleuenn en fait), du gros thermique qu'on s'est pris au niveau de Guincho: un bon 30 nœuds avec des gros surfs pas contrôlés...
J'aurais dû le savoir, j'y ai fait de la planche à Guincho...

Bref, nous voici au mouillage dans la baie de Cascais, le Saint Tropez portugais parait-il.


Le mouillage de Cascais. Nous on est tout au fond.

D'après le panneau, l'endroit est dangereux...

Une petite plage de Cascais à deux pas du bateau

Les deux jours suivant nous prenons le train pour aller visiter Lisbonne, à 40 minutes de là.
Le troisième jour, on se met à la très chic marina pour pouvoir débarquer plus facilement Agnès et Bleuenn qui ont un avion le lendemain.

Le Taje, le pont et le Jésus (celui qu'on a pas vu à Nazaré)

Les toits de Lisbonne et le pont du 25 avril

La tour de Belem

Je me retrouve seul jeudi et obtiens un avis météo favorable de mon routeur pour un départ vendredi midi vers Porto Santo.
Il y a 475 milles à parcourir sur l'orthodromie, sans doute 500 milles en vrai.
Ça me fera arriver lundi soir, au plus tôt...
Vers l'infini et au delà!

lundi 2 septembre 2019

Nazaré - Peniche

Nous Partons de Figueira da Foz le 29 aout au matin, destination Peniche.
Encore une fois l'alizé portugais est assez faiblard, on se traine...
Comme c'est un peu trop long on change d'avis et on décide de s'arrêter à Nazaré, 20 milles avant Peniche.
Sur le dernier bord avant d'arriver au port, un troupeau de dauphins vient nous voir.
Ça c'est ordinaire parce qu'on va pas faire nos blasés mais des dauphins, nous on en voit tous les jours!
Ce qui est dingue c'est que pour la première fois, ils restent jouer devant le bateau pendant 10 bonnes minutes!
La preuve qu'on raconte pas des histoires avec la vidéo ci-dessous (où on peut m'entendre laisser échapper un petit cri de joie...)



Nous restons deux nuits à Nazaré.
La visite vaut la peine, même si comme le demande le commentaire, on y a pas vu Jésus.
C'est une petite station balnéaire pas moche du tout avec des étals de poissons séchés, des vielles portugaises en habits traditionnel, des azulejos sur les façades et des petits troquets bondés où on boit de la SuperBock en braillant (et c'est pas facile...)
Nous prenons le funiculaire pour monter en haut de la ville à Sitio et allons voir le fameux phare au pied duquel se trouve la plus grosse vague du monde mais pas en ce moment, en hiver bien sûr.

Le soir, de retour à la marina nous sommes invités à l'apéro sur l'immense catamaran de Cédric, Anne Sophie et leurs enfants.
C'est une famille partie pour une boucle Atlantique, comme nous.
Entre leur bateau et le notre, il y a comme un monde...

Nazaré vu d'en haut de Sitio. On y sent presque encore le poisson séché...

Une vague de 19 mètres surfée sur la petite planche de surfkite!

Les cabines de plage portugaises... derrière, en hiver il peut y avoir des vagues de 30 mètres...

Ceci est réalisé sans trucage: devant, un Nautitech 40, derrière un Bavaria 46 et caché au fond, le tout petit Pikou Panez!


On quitte le port le lendemain pour Peniche cette fois-ci: une petite nav' d'une vingtaine de milles.
Comme la marina n'a pas bonne réputation et d'ailleurs se trouve être pleine, on décide de mouiller devant la ''praia de Molhe Leste'', juste à côté du fameux spot de Supertubos.
J'y suis déjà venu il y a 25 ans pour surfer. J'y ai jamais pris une vague!
Le débarquement en annexe est assez humide, on se fait copieusement rincer.
On fait une petite visite, mais dans mon souvenir ça puait plus le poisson...
Ça sentait bien le pruneau par contre, dans une maison de retraite où on a bu un coup (allez comprendre...)

Cabo Carvoeiro, en arrivant à Peniche

Fortaleza de Peniche

ça sent le pruneau!