Je suis donc parti tout seul de la Marina de Cascais vendredi 6 septembre à midi avec des bonnes prévisions météo de mon routeur Michel.
Le but est de rejoindre Porto Santo à environ 500 milles de là...
1er jour: après un bord de travers puis de largue pour m'éloigner de la côte, le soir je me mets presque en ''plein cul'', avec la configuration de voile qui va bien: le fameux génois tangonné assorti de sa trinquette.
(Je vais faire 230 milles comme ça, presque sans rien toucher)
La nuit tombe, un repos de 30 minutes, puis un petit ''check'' de 10 minutes et ainsi de suite jusqu'au matin suivant - pas de problème.
Je fais 143 milles les premières 24 heures.
2eme jour: c'est tout pareil jusqu'à midi. Ensuite j'oblique ma route et me mets sous GV et génois. Il n'y a quasiment personne en mer, juste un tanker ou deux.
Le seul bateau que je vois est ''Vida", un voilier danois avec lequel je naviguerai jusqu'à l'arrivée.
Je fais 135 milles pour cette deuxième journée.
3ème jour: Je trace à bloc pendant la nuit et dépasse Vida.
Le matin, je joue avec les réglages du pilote automatique et ouah bam (oui, j'aime bien dire ouah bam), 10 minutes après, sur un surf j'empanne violemment. Pas trop de dégât, juste ma barre qui est un peu tordue...
Un peu refroidi, je passe sous génois seul.
Même si je viens de faire 166 milles depuis les dernières 24 heures, là ça n'avance plus et je n'arriverai pas avant la nuit.
Je renvoie ma GV avec un ris.
Peu après, re-ouah bam, encore un empannage sauvage, puis encore un troisième...
Moi, un peu con je finis enfin par comprendre que ce sont les réglages du pilote qui m'ont foutu dedans!
Je coupe donc ce connard de pilote qui continue à faire n'importe quoi et me mets à barrer à la main.
Tout seul c'est long... pas moyen d'aller se faire à manger ni même d'aller pisser...
Au bout d'un moment, fatigué, avec le crachin qui arrive et la crainte de louper "plus belle la vie'' ce soir, je n'y tiens plus, j'affale tout et me mets au moteur.
Un peu avant d'arriver sur l'ile, j'ai droit à un spectacle de dingue: des pétrels viennent voler juste à côté du bateau, puis un troupeau de dauphins tachetés reste tellement prés que j'entends leurs cris sous l'eau et enfin une baleine (un gros truc de bien 15 mètres avec une petite nageoire dorsale) me passe juste devant!
7 heures plus tard, j'arrive juste à la nuit tombée au mouillage de Porto Santo.
J'ai quand même raté plus belle la vie, mais c'est pas grave.
Je me fais inviter sur le bateau de Pierre-Yves et Yohann, déjà là, pour un apéro en règle.
495 milles parcourus en 3 jours et 9 heures soit 6,2 nœuds de moyenne. Ouf!
Alors Robert, ça t'en bouche un coin? et puis j'ai encore mon bateau, moi...
C'est plutôt du beau temps |
En mer, faut pas se laisser faire: un véritable ''poulet Glénan'' (les connaisseurs apprécieront) |
Une petite vidéo pour montrer qu'à part une main gauche, moi je n'ai vu personne:
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