vendredi 28 février 2020

Grenade

Le 8 février on est parti de Carriacou, route au sud avec la ferme intention de se rendre sur Grenade.
Une fois le canal traversé, on a préféré naviguer au vent de l'ile d'autant que des copains nous avaient dit que c'était bien de faire une escale à Grenville.
Cette ville se trouve justement au vent de l'ile, derrière une balèze barrière de corail.
On s'est donc présenté devant l'entrée du lagon, on a vu l'étroitesse de la passe, les grosses vagues qui déferlaient de partout et l'absence totale de balisage.
Du coup c'est nous qui avons balisé, on a fait demi tour et repris notre route sud jusqu'à la très jolie marina du Phare Bleu où on amarré le bateau.
C'était la première marina des Antilles pour nous, et ça fait du bien: la douche était exquise, le plein d'eau refait, la piscine super, le wifi du tonnerre et la cote de bœuf de l'épicerie "an teuzar"...
Juste à côté se trouve l'ile de Calivigny, privée et réservée aux personnes un peu fortunées...
Un petit teaser vidéo pour vous montrer qu'on y a pas mis les pieds, ce n'est pas pour nous:
https://www.youtube.com/watch?v=bgyMbP8CmcE

Après ça on s'est rapidement arrêté à Prickly Bay (ou l'Anse aux épines, ou encore "Lancer Peen"), puis on s'est posé juste à coté, à True Blue Bay.
De là on a pu prendre facilement le bus pour visiter Saint Georges la capitale, Grenville qu'on avait pas pu voir par la mer, Grand Etang Lake et la chocolaterie Jouvay dans le nord de Grenade.
A l'approche du week-end, on est reparti sur Woburn Bay, pour profiter de l'exceptionnel et fameux "Roger's Sunday Beach BBQ" sur Hog Island.
Ça c'était vraiment le top:
Hog Island est une petite ile proche de la cote (pas loin de Calivigny, l'ile privée pour les riches si vous suivez).
On ne peut s'y rendre qu'en bateau ou à la nage. Il n'y a ni route, ni eau, ni électricité.
Sur une petite plage il y a une paillote en bois, c'est chez Roger.
Tous les dimanches donc, les équipages des bateaux alentours s'y rendent.
Et là c'est pique-nique géant, barbecue chez Roger, concert sur la plage, pétanque, baignades....
Bref, tout ce petit monde ripaille jusqu'à plus soif ou plutôt jusqu'à la tombée de la nuit où chacun regagne son bord.
Voici un autre teaser vidéo pour vous montrer que c'était vraiment pour nous (vous remarquerez la différence de standing avec Calivigny...)
https://www.youtube.com/watch?v=DaG17d1arOM

La marina du Phare Bleu...
Qu'est-ce qu'il est fier avec son bateau celui-là!

Carenage à Saint Georges
On y mange bien, c'est écrit dessus...
La chocolaterie Jouvay
Non, le chocolat ne se mange pas dans l'arbre...

 
Un dimanche après midi sur Hog Island.
 

dimanche 16 février 2020

Carriacou

Vous avez de la chance, je suis dans un rush et n’arrête pas de publier: Ouabam, encore un nouveau billet!
(C'est peut être aussi que je n'ai pas grand chose à faire...)

Poursuivons: la suite logique quand on quitte Union et qu'on navigue vers le sud, c'est de faire escale à Carriacou.
Le nom fait rêver, n'est-il pas?
C'est ce que nous avons fait le 4 février, pour nous mettre au mouillage à Tyrell Bay.
On y a passé 4 jours.
Aussitôt mouillé, qui a t'on vu arriver en annexe?
Lara, ma super équipière qui a fait Canaries - Cap Vert et la Transat à bord de Pikou Panez!
Après avoir débarqué fin décembre elle a rejoint la Guadeloupe puis a trouvé plusieurs embarquements pour descendre dans les Grenadines.
Son dernier bateau était "Daou Vreur", un First 38 de Douarnenez, c'est à peine croyable et pourtant c'est vrai, je vous le jure...
Nous avons aussi revu "Bulle", un Gib Sea 105 que nous avions rencontré à Mindelo.
On a fait un super apéro à leur bord et nous y avons aussi rencontré une famille d'insatiables  voyageurs sur Maloya, un Caroff Chatam 43.
Sinon à Carriacou l'escale fut surtout technique.
On a fait des courses dans un petit supermarché, petit pour nous, immense pour le coin.
J'ai fait réparer ma GV chez Andy: cette maudite voile a délaminé pour la troisième fois, cette fois ci c'était au niveau du point d'écoute, à quand la prochaine fois?
J'ai essayé de refaire la cadène de sous barbe de delphinière qui a cassé pendant la transat, en vain.
(Pour les non voileux, c'est une boucle en inox fixée à l'étrave qui a cassé, ce n'est pas très passionnant je le sais...)
Pas réussi non plus à faire réparer le moteur de l'annexe qui ne fonctionne plus depuis que le gicleur git par 4 mètres de fond à Canouan.
(Pendant un énième nettoyage du carburateur la maudite pièce m'est tombée des mains et puis plouf. Ce n'est pas très glorieux, je le sais aussi!)
A part ça, sur Carriacou il y a une particularité: il n'y a pas de "boat boys".
Ça ne nous a pas empêchés de nous faire aborder par Simon avec qui nous avons fait le lendemain un "Island Tour of Carriacou" en voiture tout à fait plaisant.

La suite des aventures se déroule à Grenade comme vous le découvrirez dans un prochain et captivant billet.


Le selfie qui va bien avec Lara

Cette plage s'appelle "Paradise Beach", rien que ça...

Quel beau gosse quand même...
Le coté au vent de Carriacou avec Petite Martinique et Petit St Vincent
A Tyrell Bay nous avons fait la rencontre de Jean-Claude le crabe. Nous ne l'oublierons jamais.


jeudi 13 février 2020

Mayreau et Union

On a donc quitté le petit paradis des Tobago Cays le premier février.
Ce qui est bien dans les Grenadines c'est que les iles sont toutes très proches.
Après quatre milles et moins d'une heure de navigation, on est déjà arrivé sur l'ile de Mayreau.
On aurait presque pu le faire à la godille...
Sur Mayreau, il y a deux mouillages principaux: le premier à Salt Whistle Bay, derrière un isthme de sable avec des cocotiers.
C'est aussi magnifique que blindé de bateaux.
Le deuxième mouillage, à Saline Bay est aussi très joli aussi mais plus spacieux, c'est là où nous avons décidé de poser le bateau.
L'ile n'est pas très grande, on va d'un bout à l'autre à pieds en moins d'une heure.
Par rapport à la population, environ 300 personnes, il y a quand même au moins 3 églises dont une catholique ce qui est plutôt rare dans le coin.
Elle sied tout au sommet de l'ile, et de son enclos on a une vue stupéfiante sur les Cays (encore un prodige de Dieu, à n'en pas douter).
A part ça, on a revu au mouillage le catamaran Kae qu'on avait quitté à Mindelo.
On s'est fait une soirée ti-punch - pâtes aux épinards et gâteau chocolat de Bleuenn à leur bord.


On ne peut pas dire que le mouillage de Saline Bay soit vilain.
Sur cette photo nous pouvons observer l'infrastructure du réseau électrique de Mayreau. Dans le fond c'est Union Island
Une chèvre devant restaurant local...
Des ouailles devant la petite église au sommet de l'ile
Salt Whistle Bay, plus "carte postale" ça n'existe pas

Après deux jours paisibles et ensoleillés on a quitté Mayreau pour l'ile d'à côté: Union.
Là encore, il n'a fallu que 45 minutes pour rejoindre Clifton, la "grande" ville de l'ile.
On y a fait la clearance de sortie vite fait, puisque plus au sud ce ne sont pas les Grenadines de Saint Vincent mais les Grenadines de Grenade.
Ce n'est plus le même pays!
Juste après, avec un petit coup de Volvo on est allé se mettre à la pioche dans la très belle baie de Chatham.
Là on y a vu les quatre jeunes Bretons de Tooba (deux de Concarneau, deux de Roscoff, gast!).
On s'est aussi fait un restau bien sympa dans l'une des paillotes de la plage.
Exprès pour nous (enfin presque), il y a eu un "bonfire" sur la plage, quelle classe!
On peut dire qu'on a eu du goût...
Pour la suite des aventures nous quittons l'état de Saint Vincent et les Grenadines comme expliqué plus haut pour rallier Carriacou, ile de Grenade.
Je sais, vu de la lointaine métropole avec le froid qui engourdit et le gris qui rabougrit ce n'est pas facile à comprendre et ça demande à nos nombreux lecteurs un certain effort, mais la plupart en sont capables, j'en suis sûr.


Ici c'est le réseau électrique de Clifton, Union. Très intéressant également. Dans le fond c'est Palm Island.
Ici c'est Chatham Bay
A Chatam Bay, les touristes sont tous en bateau...

Les pélicans aussi, d'ailleurs...


dimanche 9 février 2020

Tobago Cays

Attention les gens, cet article parle des extraordinaires et fabuleux Tobago Cays, que certains qualifient de perle des Antilles ou de joyau de la Caraïbe...
D'autres, plus blasés disent que c'est comme les Glénan en plus chaud...

Vécu depuis notre petit bateau jaune, voici de quoi il en retourne:
Nous sommes partis de Canouan le 26 janvier.
Après une navigation aussi courte que pépère, nous voilà arrivés au milieu de la réserve protégée du "Tobago Cays Marine Park".
Pour les intéressés: dans le coin, il vaut mieux prendre des alignements: il y a très peu de fond et plein de cailloux partout (ici on dit des Cayes ou cailles, d'où le nom du lieu...)
Nous plantons donc la pioche dans le lagon, au nord de l'ile Jamesby dans 7 mètres d'eau transparente.
Là on dit "Waaahh" parce qu'on est "spontés" (cherchez pas, c'est du breton).
L'endroit est assez extraordinaire même pour les blasés: derrière une grande barrière de corail en forme de fer à cheval sont posées quelques iles façon carte postale avec cocotiers et plages de sable blanc.
L'une d'elle, Petit Tabac, un peu à l'extérieur du reef a servi au tournage de Pirates des Caraïbes (c'est quand la gonzesse met le feu à la cachette de rhum de Jack Sparrow, la méchante on ne fait pas des choses comme ça tout de même).
Le lagon a une couleur outrageusement bleue et on y observe tortues, raies, barracudas et autres poissons et coraux multicolores vu que c'est une réserve marine protégée, je l'ai déjà dit.

Sinon, comme ici c'est un peu connu, on est évidemment pas les seuls.
Même s'il y a de la place il y a beaucoup de bateaux au mouillage: des catamarans de location, des "day charters", des yachts avec des gens très riches et des bateaux de voyage comme le notre (nous sommes certainement le plus petit bateau de tout ce petit monde d'ailleurs...).
A propos du monde, les mêmes blasés disent que ce n'est pas pire que le mouillage de la Chambre aux Glénan au mois d'aout...

Comme les choses sont bien organisées, nous y croisons pleins de bateaux copains avec des enfants dessus (disons qu'on s'est tous arrangés pour se trouver là au même moment).
D'abord Pegasus et Tacoum, puis Lolita (pas revu depuis de Cap Vert), Spica, Atsena, Jacotte (pas revu depuis Porto Santo) et Aimalaya le superbe Outremer 55.
Les 5 jours que nous passons aux "Cays" (on dit ça pour se la péter) sont formidables: plongée sur la passe de "Dinghy Passage", découverte des iles de Jamesby, Petit Rameau, Petit Bateau et Barradal
Nage dans le lagon avec les tortues et les raies, kite et kitefoil pour les papas, dériveur et paddle pour les enfants, plage et snorkeling à Jamesby et giga apéro à 24 sur Aimalaya.

Au bout d'un moment c'est pas qu'on était blasés justement, mais il a fallu partir.
Il n'y avait plus rien à manger ni à boire et les bateaux copains reprenaient leurs routes.
La plupart sont partis vers le nord, nous ainsi qu'Aimalaya allions vers le sud.

Comme le dit souvent Jean-Pierre de Wotan: on pourra dire qu'on a bien vécu...
Ce fut certainement la meilleure escale pour Bleuenn!

La vue depuis le hamac avec Jamesby derrière

La vue depuis Petit Rameau

La vue depuis Barradal avec Canouan dans le fond

La vue depuis Barradal mais dans l'autre sens

La vue depuis Petit Rameau sur la cot' depuis la grève...
Veuillez excuser les commentaires approximatifs de cette vidéo. C'est l'émotion...


Mais c'est qui qui fait du foil? Vous remarquerez l'aile assortie au lagon, la classe ultime...

...et qui fait le malin devant Petit Tabac?
Sinon il y a aussi des bêtes comme ça, mais ça ne se mange pas.
Il y a ça aussi qui ne se mange pas d'avantage (en plus, faut leur donner des sous)
 
Ça c'est Bleuenn qui rentre au bateau en paddle après une journée sur la plage
 

mercredi 5 février 2020

Canouan

J'écris ce nouveau et palpitant billet du carré de mon bateau, à moitié à oualpé, dégoulinant de sueur avec les 33 degrés du bord. Ce n'est pas facile, même en aérant au maximum, on arrive pas à faire plus frais... ce n'est pas une vie...
Bref, pour reprendre les choses, on est parti de Bequia le 24 janvier.
Quatre heures et quelques grains rafraichissants plus tard, nous sommes arrivés à Charlestown Bay, sur l'ile de Canouan.
Le premier truc chouette c'est qu'on y a vu des bateaux-copains: Utopie de Thibaud et Anne-Sophie, le Bongo de Jean-Pierre et Corentin et le fameux Moussespic de Max, Manu et leurs trois gars!
On ne les avait pas vus depuis Madère!
Après quelques courses vite faites (on ne trouve rien à bouffer sur ces iles...), on se retrouve tous au bar de la plage.
On est ensuite invité sur Moussespic pour un apéro diner réglementaire qui va bien.
Le lendemain, en allant se balader sur l'ile on se fait éconduire gentiment mais fermement par les gardes d'un Resort de l'ile.
Ça c'est le truc moche: la plus grande partie de Canouan est privée.
On ne peut pas y rentrer, sauf à être client de l'un de ses resorts luxueux...
Les "natifs" de l'ile ne sont pas plus admis et sont donc cantonnés à un petit espace entre le nord et le sud.
Pour oublier toute cette misère et cette injustice, le soir on a fait un gros apéro bateau avec les adultes sur Pikou Panez et les enfants sur Moussespic.
Ne furent bien sur admis que les membres du yacht club ''Atlantic Tour 2020" à jour de leur cotisation et correctement habillés...

Sur Canouan les enfants jouent au cricket... Dans le fond, un joli bateau jaune...

Le lagon qui est beau même quand il ne fait pas beau

Encore cette petite touriste devant mon objectif!
Là, on s'est fait jeter sur le chemin juste avant le premier petit bungalow (la photo n'est pas de moi)
Celle là si. On a pas pu pénétrer plus loin dans le territoire privé des riches...



 

samedi 1 février 2020

Bequia

Nous partîmes de bon matin le 19 janvier du mouillage des pitons de Sainte Lucie et nous nous prîmes bien le chou avec cette navigation peu amène: nous eûmes rapidement 25 nds dans le canal avec du courant dans le pif, puis grosse pétole et grosses rafales sous le vent de Saint Vincent.
Dans le canal de Bequia nous ne rigolâmes pas d'avantage avec un vent oscillant entre 3 et 25 nds allant du près au largue. Seul le courant fut constant: tout le temps dans le nez bien sur!
Ceci nous permit de faire à peu près toutes les manœuvres possibles: GV haute, à 1 ris, à 2 ris, affalée, génois plein, enroulé partiellement, trinquette et ceci réitéré de multiples fois, pour finir sous trinquette et appui moteur bien minable lorsque nous arrivâmes épuisés à Bequia...

Autant le dire tout de suite: Bequia se prononce "bécoué", il ne faut pas dire "békia" ça fait très mauvais genre.
A part cette particularité, c'est l'ile la plus nord de l'archipel des Grenadines et dépend de Saint Vincent.
On y pêchait encore récemment la baleine (plus précisément sur Petit Nevis, juste à côté).
Le mouillage d'Admiralty Bay est assez magnifique.
Le petit village de port Elisabeth n'est pas mal non plus, avec sa promenade en front de mer, ses bars et restaurants bariolés, ces échoppes sympathiques où on vend des fruits et légumes à des prix qui calment les modestes plaisanciers que nous sommes...
Sur les quatre jours passé sur l'ile nous sommes allés au sanctuaire des tortues, marché jusqu'à Friendship Bay, fait le tour d'Admiralty Bay jusqu'au fort, écouté un concert de ''Steel Band'' et mangé dans un petit restau bourré d'américains mais bien quand même.
L'anecdote pas piquée des hannetons: au dit restaurant, fort de mon expérience acquise en Martinique, je commande un ti-punch.
La serveuse semble comprendre et revient avec un ''tea punch'', avec du thé dedans et de la glace...
J'ai failli faire un scandale, heureusement qu'Agnès m'a retenu...

La vue du mouillage, pour calmer les rageux

Le bar flottant à babord

La promenade du bord de mer



Un restaurant Italien


...et dire que c'est comme ça presque tous les soirs...
Le sanctuaire des tortues imbriquées

J'ai mis une option sur l'achat de ce modeste bungalow à Industry Bay

En partant: Moonhole, une communauté de hippies y vivait dans les années 60.